mardi 22 mai 2012

Le Nouvel Angyo Onshi

Un petit post par rapport au manga papier que je suis en train de lire et que je trouve vraiment génial.


Voici venir l'Angyo Onshi !



Je me suis inspiré du podcast Yatta (numéro 36) que je conseille au passage.

Il ne s'agit pas vraiment d'un manga car les deux auteurs Youn In-wan et Yang Kyung-il sont coréens. Ainsi, le nouvel Angyo Onshi s'inspire de légendes et de cultures coréennes. Etant destiné à un public non coréen, mais plutôt japonais, on retrouve de très bonnes explications sur chacune des références. Pika, l'éditeur en France, a prévu à la fin de chaque chapitre une page de texte pour expliquer le parallèle avec la vraie culture coréenne.
L'histoire se passe après la mort de l'empereur du Jushin, le pays est asservi par des bandes de pillards, des gouverneurs locaux cruels et le peuple sombre dans la famine. Cette dernière fait référence à une vraie famine ayant touchée la Corée. Les Angyo Onshi existaient vraiment en Corée, il y a environ 500 ans. C'étaient des émissaires secrets, au ordre du roi, qui voyageaient incognito dans le pays pour surveiller les gouverneurs locaux, punir les fonctionnaires qui ne respectaient pas la loi et protéger les opprimés. Dans le manga, on se place dans le même contexte mais le royaume est tombé. Le nouvel Angyo Onshi continue de parcourir le pays pour protéger la veuve et l'orphelin et punir des gouverneurs pourris.

Le héros a un pouvoir spécial grâce à son mahai. C'est une sorte de médaillon avec 3 chevaux dessinés dessus, qui lui permet d'invoquer une armée de guerriers fantômes. Ces médaillons ont vraiment existés à l'époque et permettaient de réquisitionner des chevaux. Le nombre de chevaux dessinés sur le médaillon indiquait le grade de son propriétaire. Plus il y avait de chevaux, plus ils pouvaient avoir de personnes à leurs ordres.
L'un des gros points forts de cette série est le charisme des personnages et notamment de Munsu. C'est un anti-héros par excellence : il est assez froid, distant et il a l'air de se foutre de ce qui peut arriver aux autres. Il a sa propre notion de la justice et ca ne le dérange pas d'attendre que quelques innocents se fassent tuer avant de passer à l'action. Ainsi, on est un peu en contradiction avec les shonen classiques japonais, bien que certains grands codes soient respectés : il commence seul puis ses coéquipiers vont le rejoindre au fur et à mesure de l'aventure. Il y a aussi des phases d'entrainement pour acquérir de nouveaux pouvoirs et de nouvelles habilités au combat.
Un autre point atypique est la vulnérabilité du héros. Munsu est frappé d'une sorte de malédiction asthmatique qui l'oblige à utiliser un inhalateur dès qu'il combat trop longtemps. Il ne peut donc pas vaincre un boss sans aide. Sando est la garde du corps du héros pendant toute l'aventure. Il ne s'agit pas de combats entre eux et le reste du monde, mais d'un parcours du combattant difficile où ils en chient. Ce côté réaliste apporte plus de cohérence à l'histoire. Il y a beaucoup de violence et beaucoup d'éléments réels ce qui donne un côté plus adulte par rapport à d'autres shonen, et le tire plus vers le seinen.
Il est constitué de 17 volumes plus 1 spécial dédié aux origines, ce qui permet d'aller au bout de l'histoire, sans s'éterniser. Au début, il y a beaucoup de petites histoires d'un chapitre pour introduire l'univers et les personnages et ensuite les gros fils rouges ce mettent en place et nous emmènent jusqu'à la fin.


Un film d'animation a été tiré du manga en 2004. Il est très bon, avec des scènes mémorables. Par contre, étant l'introduction de la réelle histoire du nouvel Angyo Onshi, on reste sur sa faim. Dommage qu'on ait pas eu droit à une série de 26 épisodes.